Yoko Ono – Wish Tree. Du 5 février au 28 mars 2015 au Forum
Les Wish Trees de Yoko Ono portent leur message collectif de paix,
de désir et d’espoir dans le Forum du Centre Pompidou-Metz.
Installation poétique de Yoko Ono, Wish Tree est le titre d’une série d’oeuvres créées par
Yoko Ono à partir des années 1990, utilisant des arbres comme éléments et piliers de
son projet conceptuel. L’oeuvre d’art pour Yoko Ono doit créer du désir et susciter
l’investissement du spectateur : « Toutes mes oeuvres sont une forme de souhait.
Continuer de souhaiter tout en participant. » Elle raconte souvent comment, lorsqu’elle
était enfant au Japon, elle écrivait ses souhaits sur des petits bouts de papier qu’elle
accrochait ensuite aux branches des arbres dans la cour des temples. Yoko Ono invite
ainsi le public à prendre part à l’édification de l’oeuvre, en émettant un souhait et en
voulant faire ce voeu, en identifiant nos désirs et en osant les écrire sur de petits
morceaux de papier. Wish Tree est une invitation à méditer sur le sens de la vie et
l’importance de l’espoir, du désir, de l’échange. Conviés à laisser une trace, des mots,
leurs empreintes sur les petites étiquettes vierges qui seront accrochées aux arbres du
Wish Tree, les visiteurs deviennent de façon plus métaphoriques les acteurs d’un élan
collectif.
Les souhaits ainsi collectés par Yoko Ono – dont le nombre s’élève aujourd’hui à plus
d’un million ! – sont ensuite conservés sur le site de l’Imagine Peace Tower, créée par
Yoko Ono en 2007 en mémoire de John Lennon, faisceau de lumière et d’espoir
illuminant le ciel sur l’île de Viðey, à Reykjavík, en Islande.
L’engagement de Yoko Ono pour la paix a toujours constitué un élément fondateur de
son oeuvre. Ses tout premiers travaux portaient sur les thèmes de l’imagination et des
actions pour la paix. À Londres en 1966, au festival DIAS (« Destruction In Art
Symposium »), elle se livre à la performance Shadow Piece, dans une cour bombardée
durant la Seconde Guerre mondiale. Elle y trace les ombres des participants, en mémoire
des horreurs du bombardement de Tokyo, qui a tout juste laissé les ombres des victimes
gravées dans le bitume. Acorn Event, 1968, est le fruit de sa première collaboration avec
John Lennon. Elle signe ainsi un véritable manifeste pour la paix à travers la rencontre
entre le Levant et le Couchant. L’événement faisait partie de la « National Sculpture
Exhibition », qui se tenait dans les jardins de la cathédrale de Coventry. Renonçant à
toute idée de monumentalité et de spectaculaire, Yoko Ono et John Lennon créent une
sculpture en gestation, en plantant deux glands de chêne, l’un orienté vers l’est, l’autre
vers l’ouest, l’union de l’Orient et de l’Occident, leur désir de paix entre les deux
hémisphères et la nécessité d’une prise de conscience écologique.
Après leur mariage en 1969, Yoko Ono et John Lennon décident de faire de leur lune de
miel un événement public consacré à la paix, le Bed-In, en pleine guerre du Viêtnam,
faisant résonner l’hymne pacifiste Give Peace A Chance. Tout en s’inscrivant dans la
tradition de la résistance passive d’un Martin Luther King ou d’un Gandhi, Yoko Ono y
met en avant toute la dimension conceptuelle de cette performance questionnant les
notions d’identité et d’intimité, d’espace et de temps. Le 15 décembre 1969, ils lancent
une campagne publicitaire internationale en faveur de la paix dans douze villes du
monde « LA GUERRE EST FINIE. Si vous le voulez. Joyeux Noël de la part de John et
Yoko. », suivie par l’invention d’une nation vivant selon les modèles établis par la
chanson « Imagine », le 1er avril 1973, NUTOPIA, « un pays conceptuel n’ayant ni
territoire, ni frontières ni passeports, seulement un peuple. Un pays qui appartient à tout
le monde ».
Yoko Ono, Imagine la paix Wish Tree, Centre Pompidou-Metz, 2015 © Centre Pompidou-Metz / Droits réservés
Artiste et musicienne ayant ouvert de nouvelles possibilités d’expression poétique,
conceptuelle et politique, Yoko Ono est née en 1933 dans une famille aisée de Tokyo.
Elle s’intéresse à l’art et à la musique dès son plus jeune âge. À New York, où la famille
émigre en 1952, elle étudie au Sarah Lawrence College la poésie, la musique et la
composition. Elle rencontre Edgar Varèse, Morton Feldman et John Cage dès la fin des
années 1950 et pénètre le monde de l’avant-garde musicale avec son premier mari,
Toshi Ichiyanagi, un jeune compositeur japonais. Elle participe activement au
mouvement Fluxus, créé en 1961 à l’initiative de George Maciunas, qui rassemble une
communauté fluctuante et éclectique d’artistes vivant aux États-Unis, en Allemagne ou
au Japon.
Son oeuvre est célébrée dans les musées du monde entier, notamment lors de sa
rétrospective Yes Yoko Ono au Japon et en Amérique du Nord en 2000. Elle est
récompensée en 2009 par le Lyon d’Or de la Biennale de Venise. En mai 2015, le Museum
of Modern Art de New York lui consacre une importante monographie.
Avec le soutien de la Ville de Metz.
Performed by the artist on March 21, 1965 Carnegie Recital Hall, New York, NY Photo by Minoru Niizuma, Courtesy of Yoko Ono