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Kler, peintre, dessinatrice, illustratrice et graphiste nous entraîne dans un univers oscillant entre fantasmagorie et thaumaturgie, opposant couleurs et noir et blanc, figuratisme et expressionnisme. D’une part, des toiles colorées où des teintes bigarrées entrent au service d’une illustration empruntant au low brow, au surréalisme pop, pour produire des oeuvres de prime abord ludiques et joyeuses. De l’autre, un univers sombre où le noir l’emporte sur la couleur ,dans lequel seul des visages subsistent disparaissant et se fondant dans la matière bouillonnante et indéfinissable d’un geste brut et rapide jeté sur la toile.
Deux univers a priori opposés mais que le thème de la figure humaine unit dans une même production, une même exploration.
L’iconographie populaire, enfantine et féerique au service de la critique. A première vue, «la baie des cochons» évoque, par ses teintes douces et ses motifs, une atmosphère féerique propre aux contes pour enfants .Mais le regard inquisiteur de la figure féminine centrale à la poitrine protéiforme provoque le spectateur qui peu à peu s’attarde sur les détails de la toile. Les
cochons se posent et n’ont, eux, d’yeux que pour cette créature sans bras aux pieds fourchus, dansant sur un champignon, toxique promontoire salvateur.
Au premier plan, un élément «végétal» repoussoir dirige à dessein le regard du spectateur vers l’étrange forêt constituée de jouets sexuels.
Le spectateur, après une approche légère, perçoit peu à peu la complexité de l’image qui sous un aspect ludique cache une vision critique de la société.
Dans ses compositions, les personnages ne sont pas toujours le centre d’intérêt principal du tableau, il faut regarder l’image dans sa totalité afin de ressentir une petite gêne. Un étrange mélange de féerie et de réalité sous l’emprise de notre société (de consommation).
Empruntant à l’iconographie populaire ses couleurs et ses formes, influencée par le cartoon, le graphisme de Kler au niveau du style et du du propos donne une certaine vision et conception de la société.
L’humour est ainsi très présent avec un détournement récurrent des icônes mais aussi des idéaux classiques de la beauté.
Dans ces peintures, l’ordre des choses est modifié dans un esprit carnavalesque où la figure de l’imbécile devient héroïque, le laid devenant sublime.
Kler expriment ainsi son rejet de certaines valeurs et ses avis sur la société. L’aspect subversif et antisocial est très souvent présent dans ses peintures.
Tels des fantômes, les suppliciés de Kler nous intiment le message silencieux qu’aucune forme ou aspect ne sauraient durer ni défier le temps, que leur présence sur la toile n’est qu’une pause, un instantané, d’un moment qui n’est déjà plus. Leur décomposition est avancée, la chair est transcendée, l’envol se réalise. Kler abandonne ici la couleur et traite la matière à la manière
des maître de la peinture hollandaise de la renaissance dont les glacis et transparences qui mis au service d’un graphisme brut, presque expressionniste, viennent exacerber les souhaits thaumaturgiques.
La Chaouée
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